vendredi, septembre 26, 2025
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Solaire : des cellules « dopées à la pérovskite » bousculent la prochaine vague d’innovations

En théorie, quelques heures d’ensoleillement suffiraient à couvrir une année de besoins mondiaux. En pratique, le rendement limité des panneaux en silicium freine encore l’équation. Une partie de la réponse pourrait venir des cellules tandem pérovskite–silicium, désormais en production commerciale dans une usine près de Berlin, selon une entreprise citée par le Financial Times.

Les tandems gagnent en puissance

Le principe : superposer une couche de pérovskite, un semi-conducteur cristallin dont on peut ajuster la composition pour capter d’autres longueurs d’onde, au silicium historique. Après une décennie d’itérations, le fabricant affirme avoir endurci la pérovskite contre la chaleur et obtenu une cellule « qui ressemble au silicium » mais délivrant au moins 20 % d’énergie supplémentaire. Malgré un surcoût de 20 à 50 % par rapport aux panneaux classiques, des utilisateurs « acceptent de payer plus cher » car le coût du système ramené au kWh baisse grâce au gain d’efficacité. Des premières livraisons à une compagnie d’électricité américaine sont intervenues l’année dernière.

Des fragilités encore à maîtriser

Reste que la pérovskite est réputée capricieuse : présence possible de métaux toxiques, instabilité et sensibilité thermique peu compatibles avec des durées de vie de plusieurs décennies. Dans un centre public de Berlin, des équipes qui travaillent sur des cellules photovoltaïques ultrafines et flexibles ont néanmoins atteint des records de conversion à l’échelle laboratoire et explorent des propriétés étonnantes : ces matériaux pourraient retrouver une partie de leurs performances après dégradation – là où le silicium, lui, ne « guérit » pas.

L’appétit du marché, selon l’usage

Sur le terrain, l’adoption dépend des contraintes. Un asset manager britannique, exploitant une grande centrale sur une décharge réaménagée à l’est de Londres, ne prévoit pas d’intégrer des tandems à court terme : l’important espace disponible y limite l’intérêt du sur-rendement immédiat. Ailleurs, des acteurs industriels/commerciaux, à l’espace contraint, voient dans l’objectif de 30 % d’efficacité une perspective « très attractive ».

Mini-révolution côté objets

Au-delà des centrales, l’innovation gagne les petits formats : à Stockholm, une usine imprime des cellules aussi fines que du papier, sans silicones, sans terres rares, via une encre nanoparticulaire qui transforme lumière intérieure ou extérieure en électricité. De quoi alimenter casques audio, télécommandes, capteurs connectés, en réduisant câbles, chargeurs et piles jetables.

Une course que l’économie pourrait trancher

Malgré la surproduction mondiale de panneaux silicium (notamment chinois) et la réduction des subventions dans le Monde, le solaire reste la filière renouvelable qui croît le plus vite. Les experts estiment qu’il faudra 2 à 4 fois plus de capacités industrielles pour tenir la transition. L’argument final, glisse un intervenant : « l’argent parle ». Si les cellules tandems et les cellules imprimées font baisser le coût du kWh, elles s’imposeront – par simple intérêt économique.

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