Un communiqué de presse relatif à la publication de la troisième Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3), daté du 1er août, circule depuis quelques heures sur les réseaux sociaux, sans toutefois apparaître sur les canaux officiels du ministère de l’Industrie et de l’Énergie. Ce document, vraisemblablement finalisé, suggère que tout était prêt pour une publication au Journal Officiel ce même jour.
Mais un nouvel arbitrage de Matignon serait venu perturber le calendrier. Selon plusieurs sources concordantes, la Première ministre aurait souhaité organiser une ultime concertation avec les groupes parlementaires avant de valider la publication du décret. Résultat : la promulgation officielle de la PPE3 est reportée de quelques jours, voire de quelques semaines.
Ce retard n’enlève rien à l’importance du document. Le communiqué, bien que non encore diffusé de manière formelle, confirme plusieurs éléments déjà évoqués par Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, lors de ses récentes interventions à l’Assemblée nationale et au Sénat, dans le cadre de l’examen de la proposition de loi dite « Gremillet ».
Parmi les principales annonces, figure le décalage dans le temps des objectifs de production d’électricité renouvelable (photovoltaïque, éolien terrestre et maritime). Ce réajustement tiendrait compte d’une consommation d’électricité plus faible que prévu au cours des dernières années, mais viserait aussi à maximiser les retombées industrielles nationales de ces filières.
Le texte évoque également l’intégration de critères de flexibilité dans les mécanismes de soutien aux énergies renouvelables. L’objectif serait de responsabiliser les producteurs quant à l’impact de leur production sur l’équilibre du réseau. Ce passage laisse entrevoir un rôle accru du stockage d’électricité, qui pourrait désormais être valorisé dans les futurs appels d’offres.
Enfin, s’agissant du photovoltaïque, aucun objectif chiffré n’est mentionné. La PPE3 prévoit toutefois :
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l’abrogation de certains arrêtés tarifaires ;
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le passage à des appels d’offres simplifiés pour le petit photovoltaïque en toiture, avec une première période annoncée en septembre ;
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la publication d’un arrêté tarifaire spécifique au petit photovoltaïque au sol.
Un faux départ révélateur
Si ce couac de communication révèle un flottement politique de dernière minute, il confirme néanmoins que la feuille de route énergétique de la France pour la décennie à venir est désormais finalisée dans ses grandes lignes. Il ne reste plus qu’à officialiser son adoption.