lundi, octobre 6, 2025
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Solaire, éolien, stockage, digital : une combinaison en vogue pour les projets d’énergie renouvelable

PV et Stokage AfriqueEn Afrique comme ailleurs, les projets énergétiques renouvelables hybrides sont en plein essor, portés par la nécessité de sécuriser l’approvisionnement électrique tout en soutenant la transition énergétique.

Face à la stabilisation des coûts unitaires de production d’électricité renouvelable, les projets hybrides combinant solaire, éolien, stockage et solutions de digitalisation s’imposent comme un levier de compétitivité. C’est l’un des enseignements du rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) sur les coûts de génération électrique à partir des énergies renouvelables, publié le mardi 22 juillet 2025.

Selon le document intitulé « Renewable Power Generation Costs in 2024 », ces combinaisons permettent d’optimiser la productivité effective des installations. Elles favorisent une meilleure gestion de leur intermittence, en plus d’accroître la valeur du kilowattheure injecté et de faciliter son intégration au réseau. Par exemple, l’intégration de batteries améliore la performance économique des parcs solaires et éoliens, comme l’indiquent les simulations effectuées.

Entre 2010 et 2024, le coût du stockage à grande échelle a chuté de 93%, passant de 2571 à 192 dollars/kWh. « L’ajout de capacités de stockage améliore le facteur de capacité et la valeur du système des projets solaires et éoliens » indique le rapport. Néanmoins selon les auteurs, la baisse des coûts de production d’électricité renouvelable ralentit désormais : le coût actualisé de l’électricité solaire a légèrement augmenté de 0,6% en 2024, tandis que celui de l’éolien terrestre a progressé de 3%. Une tendance qui marque l’entrée dans une phase de maturité technologique.

Dans ce contexte, l’intégration croissante du stockage et des outils numériques devient un relais de performance pour maintenir la compétitivité globale des projets. Le rapport souligne par ailleurs que les projets hybrides sont de plus en plus prisés pour répondre aux contraintes de flexibilité du réseau et aux exigences croissantes des appels d’offres. Cette évolution conforte une dynamique dans laquelle la valeur économique d’un projet ne repose plus seulement sur le coût unitaire de production, mais sur sa capacité à fournir une énergie à la fois pilotable et prévisible.

Une combinaison efficace, mais des limites à anticiper

Si les systèmes hybrides apparaissent ainsi comme une nouvelle norme de compétitivité, ils ne sont toutefois pas sans limites. En effet, le stockage, bien que moins cher qu’en 2010, reste coûteux à mettre en œuvre à grande échelle et parfois sous-exploité. En Chine par exemple, de nombreuses batteries installées ne sont pas pleinement utilisées, faute d’une régulation claire et de mécanismes incitatifs adéquats.

Selon le Financial Times, jusqu’à 30% de l’électricité renouvelable est gaspillée dans plusieurs pays et non injectée dans le réseau. Cela tient à des capacités de transport saturées et à l’absence de dispositifs de stockage opérationnels. Par ailleurs, l’optimisation industrielle des systèmes hybrides reste difficile.

Une étude conduite cette année par le centre de recherche en énergie de la Technical University of Denmark (DTU) montre que le pilotage algorithmique de ces systèmes à grande échelle est complexe, dépendant fortement des schémas locaux de consommation d’énergie et des choix d’infrastructure.

Abdel-Latif Boureima / Edité par : Feriol Bewa (Agence Ecofin)

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