La France accélère sa stratégie de souveraineté industrielle dans le solaire. En publiant son avis stratégique sur les matériaux critiques pour la transition énergétique, l'Ademe trace les contours des filières capables de répondre aux ambitions nationales de transition énergétique, tout en réduisant sa dépendance aux importations asiatiques.
Le solaire photovoltaïque est désormais au cœur de la planification écologique. Porté par une dynamique mondiale, il représente un pilier essentiel pour atteindre la neutralité carbone. Pour cela, la France devra multiplier par 10 sa capacité installée d’ici 2050. Mais cette montée en puissance ne pourra se faire sans sécuriser l’approvisionnement en matériaux clés — silicium, argent, cuivre, verre solaire — qui entrent dans la fabrication des panneaux.
Le rapport met en évidence une forte vulnérabilité : aujourd’hui, 97 % des modules solaires installés en France sont importés, majoritairement de Chine. Or, face à des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et à une volonté de réindustrialisation, l’enjeu devient stratégique. Le soutien à l’émergence d’acteurs français intégrés verticalement — comme le projet Carbon à Fos-sur-Mer — s’inscrit dans cette perspective.
La note plaide également pour une innovation orientée vers des matériaux alternatifs et recyclables, la réduction des quantités critiques utilisées, ainsi qu’une meilleure circularité des panneaux. Elle souligne enfin l’importance d’une régulation incitative, notamment via la commande publique et des critères environnementaux et de traçabilité dans les appels d’offres.
En résumé, le développement de la filière solaire française ne se limite pas à une question technologique ou énergétique : il s’agit d’un levier de souveraineté, de compétitivité industrielle et de création d’emplois durables sur le territoire.
