lundi, décembre 15, 2025
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France 3 : le moratoire sur les renouvelables rejeté, le débat reste brûlant

Animé par Alexandre Rozga, le dernier épisode de Dimanche en politique sur France 3 a mis en lumière les profondes fractures qui traversent le débat sur la politique énergétique française. Au centre des échanges : le projet de moratoire sur les nouvelles installations éoliennes et solaires, porté par Les Républicains et soutenu par le Rassemblement National, finalement rejeté par l’Assemblée nationale.

Cette proposition, perçue comme un coup de frein brutal à la transition énergétique, a suscité l’inquiétude des professionnels du secteur. Bruno Bourcard, installateur photovoltaïque dans les Pyrénées-Orientales, redoute un remake du moratoire de 2011 qui avait précipité l’effondrement de la filière. Pour lui, le danger réside dans l’instabilité réglementaire : changements de TVA, révisions de tarifs d’achat… autant d’obstacles à la structuration de la filière.

Invité sur le plateau, André Joffre, président du pôle de compétitivité DERBI-CEMATER, a rappelé que le solaire représente déjà 1 000 emplois dans son département. En Occitanie, près de 18 000 personnes vivent de la transition énergétique, souvent à travers des PME locales. « Un moratoire bloquerait des milliers d’installations, y compris sur les toitures de particuliers », alerte-t-il.

Face à lui, Frédéric Falcon, député RN de l’Aude, assume une ligne dure : réduction des subventions, recentrage sur le nucléaire et les énergies « pilotables » comme l’hydroélectricité ou la biomasse. Il fustige « des choix idéologiques coûteux », affirmant que le photovoltaïque n’est pas rentable et vit artificiellement grâce à l’argent public.

Une position que Jean-Louis Roumégas, député écologiste, dénonce comme infondée : « L’éolien et le solaire sont aujourd’hui les sources les moins chères. Dire le contraire, c’est ignorer les appels d’offres de l’État. » Il rappelle également que les énergies renouvelables favorisent la souveraineté énergétique en produisant localement.

L’émission a souligné un clivage profond : d’un côté, une volonté de planification autour d’un mix énergétique équilibré ; de l’autre, une vision centralisée reposant presque exclusivement sur le nucléaire.

Pour l’heure, le gouvernement maintient son cap : électrifier les usages, décarboner l’économie et s’appuyer sur une combinaison de nucléaire et de renouvelables. Le débat se poursuivra au Sénat, mais la filière, elle, a poussé un soupir de soulagement. Le soleil, pour l’instant, peut continuer à briller sur les toitures françaises.

Le site de l'émission

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