Lors de l’assemblée générale d’Enerplan, l’historienne et essayiste Emma Carenini, auteure de Soleil, Mythes, histoire et sociétés, a livré une intervention passionnée où elle a rappelé combien l’astre solaire traverse l’histoire humaine comme repère symbolique, spirituel et désormais politique.
Le soleil, une figure universelle
Depuis les cultes antiques jusqu’aux rituels populaires, le soleil a toujours structuré l’imaginaire collectif. « C’est un mythe fondateur, mais aussi un régulateur du temps social », explique Emma Carenini. Dans son ouvrage, elle retrace la manière dont les civilisations égyptienne, grecque, aztèque ou encore japonaise ont construit autour de l’astre des récits identitaires et spirituels, marquant les calendriers, les saisons et les cycles de vie.
Un héritage qui dialogue avec la modernité
Pour l’auteure, la fascination pour le soleil ne s’arrête pas aux mythes anciens. « Aujourd’hui encore, nos sociétés projettent sur lui des valeurs et des inquiétudes », souligne-t-elle. Du bronzage estival à la symbolique écologique, l’astre est omniprésent dans les discours collectifs. Le solaire devient ainsi un objet de débats contemporains, où s’entrecroisent santé, climat et culture populaire.
De la symbolique à l’énergie
Emma Carenini insiste également sur le basculement qui s’opère au XXIᵉ siècle : « Nous passons du soleil mythologique au soleil énergétique. » Le développement du photovoltaïque et la nécessité de décarboner nos sociétés réactivent des représentations très anciennes : le soleil comme source inépuisable de vie et d’avenir. Elle met toutefois en garde contre les excès de discours messianiques : « Il ne s’agit pas de réinventer un culte, mais d’assumer une responsabilité sociale et technologique. »
Un objet culturel et politique
Son intervention rappelle enfin que l’astre solaire ne se réduit pas à sa dimension scientifique ou énergétique. Il reste un miroir des sociétés humaines, de leurs espoirs comme de leurs contradictions. « Parler du soleil, c’est toujours parler des hommes et de leurs rapports au monde », conclut-elle, invitant à replacer cette étoile familière au cœur d’une réflexion plus large sur nos imaginaires collectifs.