vendredi, novembre 28, 2025
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EDF envisage de céder sa filiale renouvelable aux États-Unis pour se recentrer sur le nucléaire

EDF accélère son recentrage stratégique. Le groupe public français étudie désormais la possibilité de vendre jusqu’à 100 % de ses activités renouvelables aux États-Unis, a indiqué mercredi son directeur général Bernard Fontana, révisant à la hausse un plan initial qui ne prévoyait qu’une cession minoritaire.

Une valorisation pouvant s’approcher de 4 milliards d’euros

Selon une source proche du dossier citée par Reuters, la transaction pourrait valoriser la participation d’EDF dans sa filiale américaine autour de 4 milliards d’euros. Le groupe avait confié à la banque d’affaires Nomura la recherche de partenaires potentiels pour une cession allant jusque-là jusqu’à 49 % – une mission désormais élargie.

Ce virage survient alors que le contexte politique américain s’est durci pour l’éolien et le solaire : l’administration Trump a instauré un moratoire sur les nouveaux projets éoliens, entraînant une dépréciation de 900 millions d’euros pour EDF sur son projet offshore Atlantic Shores réalisé avec Shell, au large du New Jersey.

Priorité absolue : reconstruire la filière nucléaire en France

Nommé en avril dernier après plusieurs tensions entre l’État et la direction, Bernard Fontana concentre désormais les ressources financières d’EDF sur la priorité nationale : la relance du nucléaire, avec la construction programmée de six nouveaux réacteurs et l’extension de la durée de vie du parc existant.

EDF porte une dette nette d’environ 50 milliards d’euros. Dans ce contexte, la cession d’actifs apparaît comme un levier indispensable pour financer ses investissements massifs et renforcer la sécurité d’approvisionnement électrique.

La France, où le nucléaire fournit environ 70 % de l’électricité, bénéficie aujourd’hui de prix de gros nettement inférieurs à ceux de l’Allemagne ou du Royaume-Uni, encore très dépendants du gaz. Mais la baisse actuelle des prix rend plus difficile l’autofinancement du renouvellement du parc nucléaire par les seules recettes de marché.

Un retrait dans un contexte de recomposition du renouvelable aux États-Unis

Aux États-Unis, EDF Renewables North America revendique plus de 23 GW de projets développés et 16 GW sous contrat d’exploitation. Ce marché attire de nombreux investisseurs : en octobre, Ares Management a payé 2,9 milliards de dollars pour 49 % d’un portefeuille d’Ennovos EDPR de 1,6 GW.

La cession envisagée par EDF s’inscrit donc dans un mouvement plus large de rationalisation des positions des énergéticiens européens sur le marché américain, à l’heure où les signaux politiques et réglementaires créent davantage d’incertitudes.

Une page stratégique pourrait se tourner rapidement

Si EDF n’a pas encore annoncé de calendrier officiel, l’évolution rapide du dossier laisse penser qu’une décision pourrait intervenir au cours des prochains mois. L’opération constituerait l’une des plus importantes désinvestissements du groupe depuis sa nationalisation complète.

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