Tribune dans Les Echos par par Olivier Salleron (président de la Fédération française du bâtiment). Tout le monde parle de crise du solaire. Personne ne regarde les chiffres : 250.000 installations en 2024 après une croissance exceptionnelle, des coûts divisés par vingt en quinze ans, une filière qui passe de la subvention à l’autoconsommation. Ce n’est pas un effondrement, c’est un retour à la normale après l’hypercroissance.
On entend sur la filière du photovoltaïque en France beaucoup de choses : elle serait en déclin, voire en crise, pire encore au bord de l’apoplexie. Ne tombons pas dans la sinistrose ! Après plusieurs années d’hypercroissance, la filière traverse une phase d’ajustement naturelle.
Derrière l’instabilité politique et la volatilité réglementaire, ses fondamentaux restent solides : l’énergie solaire a atteint sa maturité, et son avenir s’écrit dans la durée.
Une filière qui se régule, pas en crise
Aujourd’hui, de nombreux observateurs de la filière photovoltaïque proclament son effondrement. Certes, en 2025, les installations de panneaux solaires sont en recul par rapport à 2023 et 2024, mais ce que l’on oublie de souligner est que ce sont des années marquées par une croissance exceptionnelle.
La situation que nous vivons actuellement est simplement un retour à la normale. Depuis quinze ans, notre filière avance par cycles, avec des phases d’euphorie, se succédant à des périodes de repli. Les chiffres du CONSUEL l’illustrent parfaitement : entre 2022 et 2024, les installations sont passées de 108.000 à plus de 250.000, avant une prévision de 210.000 en 2025.
