mardi, décembre 16, 2025
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Akuo lance un méga-projet de stockage électrique en Nouvelle-Calédonie

Le producteur français d’énergies renouvelables Akuo franchit une étape majeure en Nouvelle-Calédonie. Le groupe annonce le lancement de la construction de l’une des plus importantes centrales de stockage d’électricité jamais réalisées sur un territoire français. Implanté sur la commune de Boulouparis, en Province Sud, le projet « 3D Boulouparis » vise à renforcer la stabilité du réseau électrique calédonien et à accélérer l’intégration des énergies renouvelables dans le mix local.

D’une capacité totale supérieure à 200 MWh, la centrale sera en mesure de délivrer 50 MW pendant trois heures chaque jour, tout au long de la durée du contrat fixée à douze ans. Sa mise en service est prévue pour le troisième trimestre 2027. Avec 150 MWh utiles, l’installation pourra couvrir l’équivalent de la consommation électrique de Nouméa pendant environ trois heures.

Un outil clé pour la stabilité du réseau

Pensée comme un véritable pilier du système électrique de l’île, la centrale stockera l’électricité produite en journée – notamment d’origine solaire – pour la restituer lors du pic de consommation du soir. Le dispositif reposera sur une technologie dite de « grid forming », capable de créer et de stabiliser la tension et la fréquence du réseau. Une fonctionnalité stratégique pour un territoire insulaire, confronté à des contraintes fortes d’équilibre entre production et consommation.

En améliorant la flexibilité du réseau, le projet doit permettre une pénétration accrue des énergies renouvelables, condition indispensable pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.

Un projet ancré dans le territoire

Akuo n’en est pas à son premier projet en Nouvelle-Calédonie. Le groupe exploite déjà trois centrales photovoltaïques sur le territoire, dont celle de Kwita Wije à Boulouparis (6 MWc), associée à une unité de stockage de 3 MW / 3 MWh. Cette présence de long terme s’accompagne d’actions locales, comme le soutien à une ressourcerie-café solidaire et l’organisation régulière de visites pédagogiques et d’ateliers autour des énergies renouvelables.

Le stockage, clé de la transition énergétique calédonienne

Le projet s’inscrit dans la trajectoire ambitieuse fixée par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, qui vise une réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035, conformément au Schéma de Transition Énergétique adopté en 2023. Un défi de taille, alors que les sites métallurgiques concentrent près des deux tiers de la consommation électrique de l’île et que le secteur du nickel doit substituer au moins 50 % des énergies fossiles par des renouvelables à horizon 2035.

Dans ce contexte, le développement massif du stockage apparaît comme une clé de voûte pour absorber la production renouvelable et sécuriser l’approvisionnement.

Un montage financier public-privé exemplaire

Le financement du projet repose sur un large partenariat associant la Caisse d’Épargne Île-de-France, la Banque de Nouvelle-Calédonie, l’AFD, la Banque Calédonienne d’Investissement et Bpifrance. Les GDPL Wiwa et Wije, représentant trois tribus coutumières locales, sont également associés à l’actionnariat, garantissant un partage des retombées économiques sur toute la durée d’exploitation.

Le projet bénéficie enfin de dispositifs de défiscalisation locale et nationale (LODEOM), contribuant à réduire les coûts supportés par le réseau électrique.

Pour Bruno Bensasson, directeur général d’Akuo, cette batterie « jouera un rôle clé dans le renforcement des énergies renouvelables du mix électrique calédonien » et doit permettre « d’accélérer la transition de l’industrie minière vers des sources durables ».

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