Longtemps remblayés au nom de l’urbanisation, les derniers marais salants en périphérie de Tianjin, ville portuaire du nord-est de la Chine, contribuent désormais à la « croissance verte » de la puissance asiatique.
« Depuis le parking de la station-service Sinopec Jizhou, le long de l’autoroute, les routiers assoupis peuvent admirer le coucher du soleil sur des salines gorgées d’eau. Depuis deux ans, une nappe de cellules photovoltaïques vient perturber le panorama : 1 330 hectares de marais sont couverts de 2,1 millions de panneaux. Avec une capacité installée de 1 000 mégawatts – trois fois celle de la centrale de Cestas, en Gironde, le plus puissant parc photovoltaïque français –, cette ferme solaire peut alimenter plus d’un million de foyers. L’exploitation appartient au groupe public Huadian, installé à Pékin et d’abord connu pour ses centrales à charbon. En ce moment, Huadian construit même une extension de cette « saline solaire ».
C’est la première fois qu’un projet photovoltaïque de cette ampleur est implanté si près d’une zone aussi densément peuplée : Tianjin et sa banlieue Binhai comptent 16 millions d’habitants. La centrale est d’ailleurs déjà connectée au réseau. Des projets photovoltaïques similaires émergent actuellement dans des vasières côtières des provinces plus au sud du Shandong, du Jiangsu et du Zhejiang. En mai, la Chine a atteint une capacité solaire installée de 1 080 gigawatts, contre 320 pour l’ensemble de l’Union européenne. »