Pour sa quinzième édition, Energaïa confirme son statut de rendez-vous incontournable et se pose plus que jamais en baromètre de la filière solaire et des énergies renouvelables. L’affluence — 22 000 visiteurs dès la première journée — illustre l’intérêt croissant pour la transition énergétique, en décalage frappant avec les attaques dont l’énergie solaire a été la cible tout au long de l’année.
Au fil du temps, le salon montpelliérain a profondément changé d’échelle. Ce qui n’était autrefois qu’une rencontre confidentielle entre quelques professionnels est devenu le plus grand salon français dédié aux énergies renouvelables. Dans les allées, chercheurs, industriels, start-up, élus, lycéens, militants et investisseurs se côtoient, témoignant de la richesse et de l’évolution rapide d’un écosystème en pleine transformation.
Carole Delga, venue inaugurer le salon, a réaffirmé avec force l’ambition régionale : faire de l’Occitanie la première région d’Europe à énergie positive d’ici 2050. Cet objectif implique de multiplier par trois la production d’énergies renouvelables, de réduire de moitié la consommation par habitant et de couvrir 100 % des besoins par une production locale décarbonée. Pour la présidente de Région, il ne s’agit pas seulement d’une trajectoire technique mais d’un projet de société : « Nous devons être toutes et tous mobilisés pour cette transition qui est absolument indispensable. »

L’enjeu est aussi économique. Carole Delga décrit les énergies renouvelables comme un véritable gisement d’activité, une filière à part entière capable de soutenir la compétitivité régionale et nationale. La transition n’est plus seulement écologique : elle est devenue une condition de souveraineté industrielle. Pour réussir, insiste-t-elle, l’Occitanie doit associer l’investissement public à une mobilisation accrue du secteur privé, notamment dans le solaire, l’éolien terrestre et maritime, l’hydrogène vert ou encore l’efficacité énergétique.
Reste un défi essentiel : l’acceptabilité. L’adhésion des habitants, entreprises et collectivités conditionne le succès des projets. « Aucun projet ne peut réussir contre un territoire », rappelle Carole Delga. Un message partagé par Christian Assaf, président de l’AREC, pour qui l’acceptabilité « n’est pas un obstacle mais un travail » reposant sur la pédagogie, la transparence et la mise en évidence des retombées locales.
Dans un contexte de rumeurs, de doutes et parfois de désinformation, la présidente de la Région appelle à replacer « la raison, la science et le progrès » au cœur du débat. Car la transition énergétique ne se décrète pas : elle se construit, portée par une ambition partagée et une volonté commune d’avancer. À Energaïa, un message domine : le navire est prêt, mais la réussite dépend de la capacité de chacun à monter à bord.





