La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié la délibération relative à son instruction de la quatrième période de l’appel d’offres « PPE2 Neutre », clôturée le 10 octobre 2025. À l’issue de cette procédure, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique a désigné 36 dossiers lauréats, conformément à la proposition formulée par le régulateur.
Les projets retenus concernent exclusivement des installations photovoltaïques au sol, pour une puissance totale de 507,70 MW, très proche de la puissance appelée de 500 MW. Cette nouvelle tranche confirme le rôle central du solaire au sol dans les dispositifs concurrentiels mis en place dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie.
Une baisse marquée des prix sous l’effet d’une concurrence accrue
Le prix moyen pondéré proposé par la CRE pour cette période s’établit à 74,13 €/MWh, soit une baisse de plus de 5 €/MWh par rapport à la précédente période de l’appel d’offres photovoltaïque au sol, clôturée en juin 2025, où le prix moyen atteignait 79,48 €/MWh.
Selon la CRE, cette diminution significative s’explique par une concurrence particulièrement forte observée lors de cette quatrième période de l’appel d’offres « PPE2 Neutre ». Elle témoigne à la fois de la maturité économique de la filière photovoltaïque et de l’intensité de la compétition entre développeurs dans un contexte de volumes contraints.
Vers un cadre de concurrence plus homogène entre filières
Dans sa délibération, la CRE réitère plusieurs recommandations structurantes. Elle appelle notamment à expérimenter un prix de marché de référence M0 unique, non pondéré, commun à l’ensemble des filières participant à l’appel d’offres « PPE2 Neutre ». L’objectif est d’assurer des conditions de concurrence plus homogènes entre les différentes typologies d’installations, en cohérence avec leur valeur pour le système électrique.
Une telle évolution permettrait également, selon le régulateur, de réduire la charge et le risque budgétaire associés à la cannibalisation des productions renouvelables, tout en incitant les développeurs à coupler leurs installations à des dispositifs de stockage, afin d’améliorer l’intégration des énergies renouvelables au réseau.
Les projets agricoles dans le viseur du régulateur
La CRE renouvelle par ailleurs ses recommandations concernant la règle limitant à 250 MWc le volume de projets relevant du Cas 2 bis (projets agricoles) pouvant être retenus à chaque période, aussi bien dans l’appel d’offres « PPE2 Neutre » que dans l’appel d’offres « PPE2 PV Sol ».
Le régulateur suggère soit la suppression de ce plafond, soit son relèvement, soulignant que les projets agricoles présentent en moyenne des coûts plus faibles que les autres catégories de projets. Une évolution des règles pourrait ainsi contribuer à améliorer encore la compétitivité globale des appels d’offres.
Un signal fort pour la filière solaire
Avec cette nouvelle période, l’appel d’offres « PPE2 Neutre » confirme la dynamique de baisse des prix du photovoltaïque au sol, tout en posant des questions structurantes sur l’évolution des règles de marché, la place du stockage et l’intégration des projets agricoles. Des sujets qui pèseront lourdement dans les prochains arbitrages de la politique énergétique française.





