Les anti-renouvelables d’extrême-droite disposent d’un relais dans les médias. La revue est connue. Son nom : « Transitions et Énergies ». Elle a été fondée en 2019 par Gérard Penciolelli, ancien propriétaire du journal d’extrême droite Minute et actionnaire principal de Causeur. Joli CV ! « Transitions et Energies », un tantinet intimiste, devrait connaître dans les mois à venir un nouvel élan, plus soutenu en tous les cas dans sa lutte anti-renouvelables, sous la férule de ses nouveaux actionnaires.
Figurez-vous que pendant l’été, la revue a été rachetée par le Cérémé (Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique) présidé par son fondateur le polytechnicien Xavier Moreno et un certain Fabien Bouglé, conseiller municipal à Versailles. Ce dernier, candidat divers droite aux législatives en 2024, est également auteur de nombreuses tribunes critiques sur les éoliennes.
Il a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables de l’Assemblée nationale organisée en 2019. Fabien Bouglé a fait le relais en 2023 entre un cabinet d’avocats et les groupes RN et LR à l’Assemblée nationale pour tenter de faire censurer la loi sur l’accélération des ENR, selon La Lettre.
Fabien Bouglé est l’instigateur de cette opération de rachat de la revue, « un média engagé, dit-il, car nous concevons la transition énergétique d’une manière particulière, en remettant en cause les énergies intermittentes en France et en étant pour la souveraineté nucléaire ». La ligne éditoriale est claire et sans ambiguïté, en parfaite harmonie avec la philosophie du Cérémé qui ne jure que par le nucléaire, « l’énergie de la raison ». Le front médiatique anti-renouvelable s’organise donc. Suite au moratoire porté par la Droite Républicaine et approuvé par l’Assemblée Nationale le 19 juin dernier grâce au vote massif des députés RN, les médias de la droite réactionnaire semble avoir trouvé un nouvel os à ronger, une nouvelle lutte à mener.
« Transitions et Energies » est déjà (voir interview sur les ZFE) et sera très certainement à l’avenir un relai très puissant pour Alexandre Jardin, l’auteur du Zèbre et de Fanfan. Ces derniers mois, l’écrivain porte-voix des « gueux » a demandé un « moratoire sur la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie » ainsi que la suppression du diagnostic de performance énergétique.
Particulièrement engagé contre l’éolien et le photovoltaïque, il a clamé son « hostilité radicale au vote des LR catastrophique au Sénat et à l’Assemblée » sur la proposition de loi de programmation énergétique de Daniel Gremillet. L’auteur est très proche de la Coordination rurale, point d’entrée du RN au monde paysan. Le domaine de l’énergie semble désormais un levier bien identifié du RN pour faire monter la contestation dans le pays. Et il s’en donne les moyens…
Bonjour
Je suis co-referent national pour la Coordination Rurale sur l’AGRIvoltaïsme.
Je déplore que vous fassiez une allusion fausse entre les liens de notre syndicat et le RN.
La CR est clairement et ouvertement favorable à l’AGRIvoltaïsme. Elle s’oppose donc absolument au RN que nous avons rencontré comme d’autres, mais sans être écouté malheureusement.
Nous sommes porteurs de solutions concrètes, pragmatiques et efficaces auprès de tous les élus. Nous avons développé un concept global et pertinent de l’AGRIvoltaïsme.
La Coordination Rurale est un syndicat agricole indépendant de tout pouvoir et est apolitique de par ses statuts. Elle ne peut être pointée du doigt parce qu’un parti, en l’occurrence le RN, a cru bon de s’approprier une partie de nos idées et propositions dans leur programme agricole.
Merci d’éviter dans le futur les amalgames, et unissons nos efforts plutôt que de diviser.
Jean-Luc DIDIER