vendredi, septembre 26, 2025
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Café Climat : à Paris, le solaire devient un pilier de la résilience urbaine

Réuni à l’École des Mines pour échapper à une canicule historique, ce « café climat » a posé un constat sans détour : l’été devient une saison de pointe électrique, comme aux États-Unis, et il faut accélérer des solutions locales et décarbonées. Marin Pugnat, Chef de projet à l’Agence Parisienne du Climat (APC), rappelle la mission de l’agence : accompagner la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris, de la rénovation énergétique à la végétalisation… et désormais à la solarisation.

Premier cadrage technique avec André Joffre (président de Tecsol) : distinguer solaire thermique (eau chaude sanitaire) et photovoltaïque (électricité). Longtemps tiré par des tarifs de rachat élevés, le photovoltaïque s’oriente aujourd’hui vers l’autoconsommation grâce à la baisse du coût des panneaux. Les batteries suivent la même trajectoire ainsi que la voiture électrique — « une batterie sur roues » — qui pourrait, demain, alimenter le logement (V2H), bouclant ainsi un modèle local et souple.

Côté territoires, Guillaume Clouard (Métropole du Grand Paris) détaille deux leviers : un projet de vente totale sur 6 hectares de toitures (env. 8 MW) et un programme d’études mutualisées pour sécuriser l’autoconsommation des communes (faisabilité, structure). Quinze communes sont accompagnées, 47 études lancées et une douzaine de chantiers en cours, équivalant à plusieurs mégawatts supplémentaires. La coopérative citoyenne Enercitif, représentée par Patrick Gèze, illustre l’engagement des habitants : près de 400 sociétaires, des centrales sur écoles et logements sociaux, et 12 nouvelles installations dans le cadre du programme municipal « Énergiculteur ».

Dan Lert, Adjoint à la Maire de Paris rappelle l’objectif : 100 % d’énergies renouvelables et de récupération d’ici 2050, dont 20 % produites localement. Tout Paris a été classé en zones d’accélération des ENR ; une nouvelle SEM publique soutient la solarisation ; et l’autoconsommation collective est privilégiée, adaptée à un tissu urbain de petites puissances.

Le débat aborde aussi les freins et solutions : dialoguer en amont avec les Architectes des bâtiments de France pour intégrer les panneaux (pentes, teintes, invisibilité) ; vérifier structure et étanchéité ; s’appuyer sur des installateurs qualifiés RGE/QualiPV ; contractualiser une maintenance (le nettoyage est rarement nécessaire) ; se méfier du démarchage abusif. En copropriété, l’autoconsommation des parties communes est souvent la porte d’entrée avant une mutualisation de quartier.

Malgré des turbulences politiques récentes, le solaire et l’éolien sont désormais compétitifs. Reste à massifier : la MGP peut subventionner jusqu’à 50 % selon la performance et financer les études amont. Message final : citoyens, copropriétaires et entreprises ont un rôle immédiat à jouer — investir, proposer son toit, rejoindre une coopérative — pour faire du soleil un bien commun de quartier.

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