dimanche, octobre 19, 2025
spot_img

Climat : la cheffe des écologistes accuse le gouvernement d’inaction, Sébastien Lecornu défend une « trajectoire cohérente »

Le ton est monté ce mardi à l’Assemblée nationale lors d’une question au gouvernement sur la politique climatique. La présidente du groupe écologiste et social, Cyrielle Chatelain, a interpellé le Premier ministre Sébastien Lecornu sur ce qu’elle a qualifié de « silence alarmant » du gouvernement face à la montée des courants climatosceptiques et aux « 43 reculs environnementaux » enregistrés, selon elle, depuis 2022.

« Une guerre mondiale contre l’écologie »

Prenant la parole au nom de son groupe, Cyrielle Chatelain a élargi son propos à la scène internationale :

« Sur tous les continents, l’extrême droite mène une guerre contre l’écologie. Donald Trump présente le changement climatique comme une arnaque, Milei rase les forêts, Poutine se réjouit de la fonte du permafrost. »

La députée a reproché au Premier ministre de n’avoir pas mentionné une seule fois l’écologie dans son discours de politique générale la veille.

Elle a rappelé que 90 % des militants écologistes subissent des violences ou menaces, selon elle, et a exprimé la crainte que le gouvernement « ait déjà abdiqué » face à la pression de ces courants.

L’élue a ensuite posé deux questions précises :

  1. La France compte-t-elle soutenir la hausse des objectifs climatiques européens ?
  2. Le gouvernement compte-t-il publier une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ambitieuse, garantissant 44 % d’énergies renouvelables dans la consommation nationale d’ici 2030 ?

Sébastien Lecornu assume un « rattrapage » et défend la cohérence de sa stratégie

En réponse, Sébastien Lecornu a reconnu ne pas avoir abordé le sujet dans son discours de politique générale, invoquant « la densité de la situation politique », mais a salué cette « séance de rattrapage ».

Le Premier ministre a défendu une action continue en faveur de la décarbonation et de la production d’énergie bas-carbone, tout en rejetant l’idée d’un recul :

« Peut-être que cela va trop lentement, mais il n’y a pas de stop and go. Nous poursuivons la décarbonation pour des raisons climatiques, géopolitiques et économiques. »

Il a assuré que les objectifs de développement des énergies renouvelables ne seraient pas revus à la baisse, tout en soulignant la nécessité d’un meilleur emploi de l’argent public :

« Nous devons éviter les effets de rente. La structure des coûts, le marché de l’électricité et les filières ont profondément changé en huit ans. Il faut adapter nos soutiens. »

Sébastien Lecornu a également insisté sur la dimension locale de la planification écologique, plaidant pour une plus grande implication des élus territoriaux dans la mise en œuvre des politiques environnementales :

« Je reste convaincu que la planification doit être décentralisée. C’est au niveau local que beaucoup se joue. »

Une réponse jugée insuffisante par les écologistes

Cyrielle Chatelain s’est dit insatisfaite de la réponse, estimant que le Premier ministre n’avait pas répondu sur le fond :

« Vous n’avez rien dit sur la hausse des objectifs européens ni sur le développement des énergies renouvelables à hauteur de 44 % de notre consommation. »

« Monsieur le Premier ministre, ceci doit être notre priorité », a-t-elle conclu.

Sébastien Lecornu a, pour sa part, souligné la nomination de Monique Barbut, ancienne présidente du WWF et créatrice du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), comme ministre de la Transition écologique — un signe, selon lui, de la volonté du gouvernement de maintenir le cap dans un contexte politique incertain.

Sur le même sujet

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisement -spot_img

Derniers articles

- Advertisement -spot_img