En route pour la 30ᵉ Conférence des Nations Unies sur le Climat (COP30) : le Groupe de la Banque africaine de développement pilote plusieurs instruments financiers pour soutenir les pays africains face au changement climatique. Les priorités de cette COP : accélérer la transition énergétique via notamment l’énergie solaire, garantir une transition juste pour les pays les plus vulnérables et, surtout, mobiliser des financements massifs vers les économies en développement !
Parmi les dix pays les plus affectés par le changement climatique dans le monde, neuf sont africains : sécheresses, cyclones et inondations compromettent les productions agricoles et exposent les populations à l’insécurité alimentaire et aux migrations climatiques. Ces facteurs exercent une pression sur des secteurs essentiels au développement du continent, entraînant une importante réallocation des dépenses publiques. Malgré des ressources insuffisantes, l’Afrique tente de s’adapter aux effets du changement climatique.
Le continent perd entre 7 et 15 % de son produit intérieur brut en raison du dérèglement climatique mais reçoit seulement moins de 3 % des financements climatiques mondiaux. Compte tenu de l’urgence de la crise climatique, surtout pour les pays les plus vulnérables, le Groupe de la Banque africaine de développement, première institution de financement du développement en Afrique est fortement engagée aux côtés des pays africains pour renforcer leur résilience et soutenir leur transition vers un modèle économique bas carbone. À travers plusieurs initiatives et instruments de financement climatique, il aide les pays africains à accéder à des ressources directes et flexibles afin de mettre en œuvre leurs engagements climatiques dans le cadre de l’Accord de Paris, y compris les Contributions déterminées au niveau national (CDN) et les Plans nationaux d’adaptation (PNA).
La Banque africaine de développement innove en matière de financement
Alors que Belém, métropole brésilienne de la forêt amazonienne, accueille, du 10 au 21 novembre 2025, la 30ᵉ Conférence des Nations unies sur le climat (COP30), ce rendez-vous planétaire s’avère décisif pour la suite de l’Accord de Paris, dix après l’engagement de contenir le réchauffement global sous le seuil critique de 1,5 °C. Entre 50 000 et 60 000 délégués — chefs d’État, ministres, experts, acteurs financiers, secteur privé, société civile, communautés autochtones — sont attendus dans la capitale de l’État du Pará pour tenter de relancer une dynamique climatique mondiale.
Les priorités de cette COP : accélérer la transition énergétique, garantir une transition juste pour les pays les plus vulnérables et, surtout, mobiliser des financements massifs vers les économies en développement. Un des plus anciens mécanismes toujours opérationnels de financement climatique, mis en place au sein du Groupe de la Banque, sont le Fonds d’investissement climatique (FIC). En sa qualité d’entité de mise en œuvre du FIC, la Banque africaine de développement a soutenu la conception de 47 plans d’investissement dans 28 pays africains et approuvé 45 projets. Créé en 2008, ce fonds est doté d’une enveloppe de 12,5 milliards de dollars pour des financements supérieurs à un milliard de dollars américains. En tirant parti des ressources du Fonds, la Banque a aussi mobilisé 2,42 milliards de dollars supplémentaires de cofinancement.
Une centrale solaire de 32 MW en Zambie
Ces financements ont permis aux pays africains à revenu faible ou intermédiaire d’accélérer leur adaptation climatique grâce à des programmes dans les technologies propres, l’accès à l’énergie propre, la résilience climatique et les forêts durables. Mis en place en 2011, le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA, acronyme anglais) est également une facilité essentielle dans le développement d’initiatives de financement mixte de l’énergie propre sous l’égide de la Banque africaine de développement. Il propose des financements catalytiques pour débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Le SEFA offre également une assistance technique et des instruments financiers concessionnels pour éliminer les obstacles au marché, constituer un portefeuille de projets plus solide et améliorer le profil risque-rendement des investissements individuels. Les interventions soutenues par le Fonds s’articulent autour de trois priorités stratégiques : la production de base d’énergie verte, les mini-réseaux verts et l’efficacité énergétique. Parmi les plus de 100 projets soutenus par SEFA depuis sa création, figure le projet solaire Ilute de 32 MW en Zambie. En juin 2025, le fonds s’est engagé à contribuer au projet à hauteur de huit millions de dollars à un financement total de 26,5 millions de dollars, démontrant ainsi son engagement en faveur de solutions innovantes pour avancer la transition énergétique en Afrique.
Ce projet, piloté par un producteur indépendant d’électricité (IPP) situé dans l’ouest de la Zambie, fournira de l’électricité via le Southern African Power Pool (SAPP) dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité basé sur le marché avec le négociant régional en électricité GreenCo Power Services Ltd. Le projet servira de modèle à d’autres pays africains cherchant à attirer des capitaux privés et à promouvoir l’intégration énergétique régionale.





