mardi, décembre 23, 2025
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Fin de l’ARENH : selon Hello Watt, les Français ne verront pas la baisse des prix de l’électricité en 2026

Dans une analyse publiée en décembre, Hello Watt estime que la disparition de l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) privera les consommateurs français d’une baisse significative de leur facture d’électricité en 2026. Alors que les prix de gros de l’électricité reculent sur les marchés européens, l’entreprise considère que cette évolution favorable sera neutralisée par la suppression du dispositif au 1ᵉʳ janvier prochain.

Selon les calculs avancés par Hello Watt, le maintien de l’ARENH aurait permis une baisse d’environ 9 % du prix hors taxes du kilowattheure au tarif réglementé de vente (TRVE) début 2026, soit une diminution moyenne de 6 % sur la facture toutes taxes comprises. Une baisse qui, selon l’entreprise, n’aura finalement pas lieu.

Une « stabilité » tarifaire jugée trompeuse

Jusqu’à présent, l’ARENH permettait aux fournisseurs d’accéder à une partie de la production nucléaire historique à un prix régulé de 42 €/MWh. Ce mécanisme, conçu pour lisser les effets de la volatilité des marchés, couvrait plus de la moitié de l’approvisionnement d’un client type au tarif réglementé, le solde étant acheté aux prix du marché.

Avec la suppression de l’ARENH, l’approvisionnement devient intégralement dépendant des marchés de gros. Pour 2026, le prix moyen de référence utilisé pour le calcul du TRVE est actuellement estimé à 64,3 €/MWh. Dans ce contexte, la baisse récente des cours ne se traduirait pas par une diminution des factures, mais servirait essentiellement à absorber la fin de l’avantage lié à l’électricité nucléaire historique, selon Hello Watt.

La Commission de régulation de l’énergie, a ainsi annoncé une stabilité des tarifs réglementés début 2026, une décision que l’entreprise juge trompeuse au regard de l’évolution des marchés.

La fin d’un amortisseur face à la volatilité

Hello Watt souligne également le rôle protecteur joué par l’ARENH lors des années récentes. À titre d’exemple, si le dispositif avait disparu dès le 1ᵉʳ janvier 2025, avec des prix de gros autour de 103 €/MWh, l’impact sur le tarif réglementé aurait été nettement plus marqué, transformant une baisse effective en hausse.

« Avec la fin de l’ARENH, le consommateur perd sur les deux tableaux », affirme Sylvain Le Falher, cofondateur de l’entreprise. « Non seulement il ne profite pas de la baisse actuelle des marchés, mais il se retrouve sans protection face aux futures crises. »

Un enjeu social dans un contexte de précarité énergétique

Cette évolution intervient dans un contexte de tensions persistantes sur le pouvoir d’achat. Selon le baromètre 2025 du Médiateur national de l’énergie, trois quarts des Français déclarent déjà restreindre leur chauffage pour limiter leurs dépenses, et plus d’un tiers disent avoir souffert du froid au moins une journée durant l’hiver.

La réforme est par ailleurs analysée par Hello Watt comme un transfert financier au bénéfice d’EDF, destiné à renforcer la capacité d’investissement de l’électricien public, notamment dans le nucléaire. Le nouveau mécanisme de redistribution prévu au-delà d’un seuil de 78 €/MWh apparaît, selon l’entreprise, peu opérant dans les conditions actuelles de marché.

Des leviers individuels pour limiter l’impact

Face à un système désormais entièrement exposé aux marchés, Hello Watt met en avant plusieurs pistes d’action pour les consommateurs : comparer les offres, réduire les usages, investir dans l’autoconsommation solaire, améliorer l’isolation des logements ou encore remplacer les systèmes de chauffage les plus énergivores.

Autant de leviers qui, selon l’entreprise, pourraient permettre d’atténuer les effets d’une réforme appelée à modifier durablement la structure des prix de l’électricité en France.

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