Le Premier ministre Sébastien Lecornu a nié vendredi toute volonté de moratoire sur les énergies renouvelables, démentant une information de presse selon laquelle il s’apprêterait à prendre un décret en ce sens.
« Cette information est complètement fausse et mensongère : il n’est pas question de revenir sur nos ambitions énergétiques car la décarbonation est une priorité pour notre souveraineté. Il faut sortir de certaines dépendances », a-t-il affirmé au Parisien.
« En revanche, comme pour tout euro d’argent public dépensé, aucune rente ne sera tolérée », a-t-il ajouté.
Selon un article du média en ligne Contexte diffusé jeudi, Sébastien Lecornu était prêt à publier par décret la nouvelle feuille de route énergétique de la France (dite « PPE ») en y incluant un « moratoire sur le solaire et l’éolien terrestre », afin d’éviter une censure du Rassemblement national.
Cette perspective avait provoqué jeudi un tollé chez les partisans des renouvelables et les acteurs du secteur. Vendredi, la FNSEA avait aussi dénoncé un possible moratoire sur des énergies « représentant une grande opportunité pour le développement de l’agriculture française ».
Du côté du RN, le député Jean-Philippe Tanguy a rejeté cette approche : « Cela n’a jamais été discuté avec nous et nous ne sommes d’accord sur rien. Ni sur la PPE ni sur le moratoire qui est une idée de LR et porterait seulement sur deux énergies renouvelables. Tout est à jeter », a-t-il déclaré aux Échos.
À l’inverse, cette stratégie pourrait satisfaire Les Républicains, dont une partie défend depuis plusieurs mois l’instauration d’un moratoire. « C’est exactement la ligne que nous avons défendue dans l’hémicycle. Je pense que cela conviendra au groupe LR et au parti », a avancé Jérôme Nury dans Les Échos. Ce député de l’Orne avait été à l’origine d’un amendement en ce sens dans le cadre de la proposition de loi Gremillet sur l’avenir énergétique de la France. Rejeté fin juin à l’Assemblée, le texte avait ensuite été adopté en seconde lecture par le Sénat sans mention d’un moratoire.
« Une partie des LR pousse ouvertement un moratoire, mais je ne perçois pas ça comme une pression insurmontable », nuance toutefois un proche du dossier.