jeudi, septembre 25, 2025
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L’hydrogène d’origine renouvelable « pourrait devenir compétitif » en Chine dès 2030, selon l’AIE

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de publier son Global Hydrogen Review 2025, un état des lieux contrasté du développement de l’hydrogène bas-carbone. Malgré une croissance continue, le secteur n’atteint pas encore les objectifs ambitieux affichés au début de la décennie.

En 2024, la demande mondiale a frôlé les 100 millions de tonnes, en hausse de 2 % sur un an. Mais cette consommation reste concentrée dans ses usages traditionnels, comme le raffinage et l’industrie lourde. Les nouvelles applications – transports, électricité ou bâtiment – ne représentent encore qu’une fraction marginale du marché. Côté production, l’hydrogène issu de procédés à faibles émissions (électrolyse ou couplage aux technologies de capture du CO₂) progresse de 10 % par an, mais reste sous la barre symbolique de 1 % de l’offre mondiale.

Signe de la fragilité du secteur, de nombreux projets ont été retardés ou annulés. L’AIE estime désormais que la capacité potentielle de production bas-carbone à l’horizon 2030 atteindrait 37 millions de tonnes par an, contre 49 Mt anticipées dans l’édition 2024 du rapport. Les projets par électrolyse sont les plus touchés. Toutefois, les investissements fermes continuent d’augmenter : plus de 200 projets ont passé la barre de la décision finale d’investissement depuis 2020.

La dynamique est particulièrement forte en Chine, qui concentre 65 % des capacités installées d’électrolyse et près de 60 % de la capacité mondiale de fabrication d’électrolyseurs. Cette avance suscite toutefois des inquiétudes en dehors du pays : les fabricants occidentaux subissent des pertes et un mouvement de consolidation est attendu.

L’écart de coût entre hydrogène bas-carbone et hydrogène fossile reste l’obstacle principal. Selon l’AIE, il devrait toutefois se réduire d’ici la fin de la décennie, notamment en Chine et en Europe grâce à la baisse des coûts technologiques et à la pression croissante du prix du carbone.

Le rapport met aussi en avant le rôle crucial des politiques publiques. L’Union européenne avance avec ses quotas sectoriels et ses obligations d’incorporation, tandis que l’Inde, le Japon et la Corée multiplient les programmes incitatifs. Dans le maritime, le cadre net-zéro de l’Organisation maritime internationale pourrait constituer un accélérateur majeur.

Enfin, l’AIE consacre un focus à l’Asie du Sud-Est, où la demande, dominée par la chimie et le raffinage, atteint déjà 4 Mt par an. Si les projets bas-carbone se concrétisent, la région pourrait devenir un pôle clé, notamment autour du bunkering de Singapour et de la production d’ammoniac en Indonésie et en Malaisie.

Malgré ses lenteurs, l’hydrogène reste donc en marche, avec une perspective de multiplication par cinq de la production bas-carbone d’ici 2030.

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