Dans une tribune publiée ce week-end dans Les Échos, Jacques Marceau, président du conseil scientifique de la Fondation Concorde, tire la sonnette d’alarme : la politisation du débat énergétique met en péril la souveraineté énergétique de la France.
Sous le titre provocateur « Nucléaire : énergie de droite, renouvelables : énergie de gauche – cette polarisation politique menace notre indépendance énergétique » déplore la dérive partisane qui fracture aujourd’hui le paysage énergétique français.
Un clivage artificiel qui affaiblit le pays
Jacques Marceau observe que, depuis plusieurs années, le débat public s’est rigidifié autour d’une opposition caricaturale :
- Le nucléaire, présenté comme une énergie de droite, centralisée, pilotable et symbole de souveraineté ;
- Les renouvelables, assimilées à la gauche, locales, participatives et portées par un idéal de transition écologique.
Cette lecture idéologique, selon lui, « détourne la France de l’essentiel : garantir à long terme son indépendance énergétique tout en atteignant la neutralité carbone ».
Le risque ? Voir chaque alternance politique rebattre les cartes et rendre toute stratégie industrielle illisible pour les investisseurs, les territoires et les citoyens.
Un appel au pragmatisme
Dans sa tribune, Jacques Marceau plaide pour une conciliation entre nucléaire et énergies renouvelables, plutôt qu’une opposition systématique :
« La transition énergétique ne sera ni de droite ni de gauche, elle sera française ou elle ne sera pas », écrit-il.
Il appelle à une vision globale mêlant production pilotable, énergies intermittentes, stockage, efficacité et sobriété, afin de bâtir un système cohérent et compétitif.
L’auteur souligne que le mix énergétique français est un atout unique à condition qu’il soit stabilisé par une stratégie de long terme, indépendante des cycles électoraux.
La voix d’un think tank libéral
La Fondation Concorde, dont Jacques Marceau préside le conseil scientifique, est un laboratoire d’idées d’inspiration libérale souvent proche de la droite réformiste.
Créée dans les années 1990, elle milite pour la valorisation de l’innovation, l’entreprise et la croissance durable.
Son positionnement donne d’autant plus de poids à cet appel à décloisonner le débat énergétique, au-delà des lignes partisanes, au moment où la France doit choisir la trajectoire de sa politique industrielle et climatique pour les vingt prochaines années.
Vers un consensus énergétique national
Pour Jacques Marceau, la véritable urgence n’est pas de trancher entre filières, mais de retrouver un cap commun, fondé sur la science, la raison et la responsabilité.
« Nous devons cesser d’opposer les énergies bas-carbone entre elles », conclut-il, rappelant que l’indépendance énergétique n’est pas un thème électoral, mais un enjeu de civilisation.





