Jean-François Robin, responsable mondial de la recherche chez Natixis, fait partie de ces observateurs économiques qui ont depuis longtemps perçu le rôle décisif que joueront les énergies renouvelables dans la compétitivité énergétique mondiale.
Invité vendredi dernier par Marc Fiorentino sur BFM Business, il a livré une analyse éclairante du lien entre intelligence artificielle et transition énergétique.
« Quand on regarde aujourd’hui le succès des États-Unis, notamment autour de l’intelligence artificielle — on parle de 400 milliards de dollars investis dans l’IA — c’est un énorme moteur de la croissance américaine.
Mais, et c’est assez frappant, le PDG de Nvidia, qui est pourtant au cœur de cette dynamique, déclare : “C’est la Chine qui va gagner.”
Et pourquoi dit-il cela ? Pourquoi la Chine, alors qu’il incarne lui-même la réussite américaine dans l’IA ? Tout simplement parce que, selon lui, la Chine bénéficiera d’une électricité plus compétitive.
Et pourquoi cette électricité est-elle plus compétitive ? Parce que la Chine mise massivement sur les énergies renouvelables.
C’est quand même un signal énorme — et presque ironique — quand on pense à l’Amérique de Donald Trump, encore si attachée aux énergies fossiles. »
Une déclaration illustre un tournant majeur : dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, l’accès à une énergie propre, abondante et bon marché devient un facteur stratégique aussi crucial que les capacités technologiques elles-mêmes.





