mardi, novembre 11, 2025
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Royaume-Uni : l’exécutif et les acteurs du solaire contre-attaquent face au parti anti-renouvelables

Au Royaume-Uni, un nouveau front politique se dessine autour de l’énergie solaire. Tandis que le parti Reform UK tient des positions ouvertement hostiles envers les énergies propres, le gouvernement britannique et les leaders de la filière solaire répliquent avec vigueur.

Clean energy comme moteur de l’emploi

Ed Miliband, ministre de l’Énergie, a profité du congrès du Parti travailliste à Liverpool pour dresser le solaire en levier d’emplois et de renouveau économique. Il entend étendre le programme Great British Energy afin d’équiper écoles et hôpitaux de panneaux solaires, avec pour objectif de faire passer le nombre d’emplois liés au secteur de 430 000 à 830 000 d’ici 2030. Il a averti que les propositions de Reform menaçaient de saborder les progrès déjà accomplis.

Miliband co-préside la Solar Taskforce, structure conjointe gouvernement-industrie, où il travaille aux côtés de Chris Hewett, président de Solar Energy UK, qui a également pris la parole publiquement.

Le secteur solaire dans les tranchées

Sur le salon Solar & Storage Live à Birmingham, Chris Hewett a fustigé les discours anti-renouvelables comme alimentés par des intérêts fossiles. « Électrifier tout, principalement par solaire et éolien, avec le secours des batteries, est de plus en plus perçu comme la meilleure manière de faire fonctionner le système énergétique », a-t-il affirmé. Il accuse certains membres de Reform de menacer les investisseurs en évoquant une possible annulation des contrats de soutien (CfD). Selon lui, ces menaces viseraient à maintenir une dépendance au pétrole et au gaz importés.

Chris Hewett a aussi dénoncé des attaques similaires depuis les États-Unis, faisant écho aux prises de position du président Trump contre les renouvelables.

Des projets à l’épreuve des décisions politiques

Même si les tensions politiques montent, les grands acteurs continuent de déployer des projets solaires. EDP, Engie et d’autres signent des contrats d’électricité verte avec des entreprises technologiques, séduites par la stabilité et la crédibilité offertes par le solaire.

Mais le réel point de bascule pourrait venir de l’arsenal administratif. Le gouvernement, via le ministère de l’Intérieur, a déjà suspendu certains permis pour des parcs éoliens en mer. L’un des représentants de Reform souhaite désormais qu’un contrôle personnel soit appliqué aux dossiers de projets situés sur terrains fédéraux. Selon le cabinet Wood Mackenzie, ces mesures pourraient conduire à une baisse de 30 % des capacités photovoltaïques installées en 2026–2027, par rapport à un scénario sans intervention excessive.

État / collectivité : deux visions du renouvelable

Si les sommets de l’État montrent une position incertaine, les gouvernements locaux restent souvent favorables à l’énergie solaire. Dans des États américains républicains, comme l’Iowa, l’Adoption du solaire ou de l’éolien est déjà très avancée (80 % de l’électricité de l’État provenant des renouvelables). Le Royaume-Uni présente une dynamique similaire de résistance politique locale face aux pressions nationales.

Pour l’heure, la lutte politique autour des énergies renouvelables au Royaume-Uni révèle un enjeu fondamental : celui du choix entre une transition énergétique ambitieuse et le retour à une dépendance aux énergies fossiles.

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