jeudi, septembre 25, 2025
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Situation de l’industrie nucléaire mondiale 2025 : un rapport plutôt à charge pour l’atome qui poursuit son déclin

Le Rapport sur la situation de l’industrie nucléaire mondiale 2025 (WNISR2025) évalue sur 589 pages l’état et les tendances de l’industrie nucléaire internationale. Et autant dire qu’il est objectif et lucide quant à l’état de l’art actuel. « La production d’électricité nucléaire a atteint en 2024 un nouveau niveau record dans le monde depuis trois décennies. La production mondiale d’énergie nucléaire a augmenté de 2,9% en un an pour atteindre 2.677 TWh, en raison notamment de sa progression en Chine. Au total, cela représente 14 TWh de plus qu’un précédent record vieux de 18 ans. Mais son rôle dans la fourniture d’énergie continue de décliner, faute d’investissements dans de nouvelles centrales » analyse le rapport d’experts indépendant (World Nuclear Industry Status Report), publié lundi dernier. Comme un baroud d’honneur !

Le rapport fournit un aperçu complet des données des centrales nucléaires, y compris des informations sur l’exploitation, la production, l’âge du parc, la construction et le déclassement des réacteurs. Une attention particulière est accordée à la situation en Chine, en France, au Japon, en Russie, en Corée du Sud, en Ukraine, au Royaume-Uni et aux États-Unis, ainsi qu’à Taïwan, qui a achevé sa sortie du nucléaire. Le WNISR2025 examine l’état très divers des programmes de nouvelles constructions dans les pays nucléaires existants ainsi que dans certains pays nationaux nouveaux arrivants, tandis que l’état de développement des petits réacteurs modulaires (SMR) fait l’objet d’un chapitre dédié.

Si le nucléaire connaît un regain d’intérêt dans plusieurs pays, qui cherchent à renforcer leur souveraineté énergétique et à s’éloigner des énergies fossiles néfastes pour l’atmosphère, les auteurs estiment que cet élan peine à se concrétiser sur le terrain. Les projets nucléaires sont souvent longs et coûteux à financer. « Alors que les marchés de l’énergie évoluent rapidement, il n’y a aucun signe de construction nucléaire vigoureuse, et le déclin progressif du rôle de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité se poursuit ».

WNISR2025 comprend ainsi un chapitre spécial sur les défis de l’intégration de l’énergie nucléaire dans le système énergétique, une analyse de compatibilité de l’énergie nucléaire avec les systèmes électriques modernes basés sur les énergies renouvelables, complétée par une analyse comparative de l’énergie nucléaire par rapport au déploiement des énergies renouvelables. Sur ce point, le rapport pointe que le nucléaire « reste peu significatif sur le marché » du développement des capacités d’énergie, en comparaison au solaire « qui ajoute des centaines de gigawatts » dans le système énergétique.

Il précise qu’en 2024, l’investissement total dans la capacité électrique renouvelable (solaire, éolien et stockage par batteries) a atteint un record de 728 milliards de dollars, soit plus de 20 fois l’investissement mondial rapporté dans l’énergie nucléaire. Les capacités solaire et éolienne ont augmenté respectivement de 32% et 11%, ce qui a permis au total 565 GW en nouvelles capacités de production électrique – contre 5,4 GW en nouvelles capacités nucléaires. Le rapport souligne que les installations mondiales d’énergie éolienne et solaire ont généré «70% d’électricité de plus que les centrales nucléaires ».

Le rapport de situation de Fukushima évalue les défis persistants sur et hors site, 14 ans après le début de la catastrophe. Le rapport sur l’état du déclassement examine l’état actuel des 218 réacteurs nucléaires fermés. L’annexe 1 donne un aperçu par région et par pays de tous les programmes nucléaires en exploitation qui ne sont pas couverts dans les chapitres prioritaires.

Dix-huit auteurs interdisciplinaires basés en Allemagne, en Autriche, au Canada, en France, au Japon, en Lituanie, au Mexique, à Taïwan, en Turquie et aux États-Unis, dans des institutions académiques prestigieuses telles que l’Université de Nagasaki, l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université technique de Berlin, l’Université de Johannesburg et l’Université des ressources naturelles et des sciences de la vie (BOKU), et des fondations estimées telles que les fondations Bellona et Sasakawa Peace ont contribué au rapport, ainsi qu’un ingénieur de données, de nombreux correcteurs et deux designers artistiques. La préface a été rédigée par Letizia Magaldi, présidente du Kyoto Club, Rome.

Lire le rapport…

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