vendredi, septembre 26, 2025
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Vague de chaleur 2025 : la demande électrique bondit, le solaire amortit le choc

Ember 06-07 25La vague de chaleur qui a frappé l’Europe entre fin juin et début juillet a mis les réseaux à l’épreuve. Selon l’analyse d’Ember, la demande quotidienne d’électricité a augmenté jusqu’à +14% au plus fort de l’épisode, un effet climatisation accentué par des indisponibilités dans le thermique (centrales contraintes par la chaleur de l’air et de l’eau). Résultat : les prix moyens quotidiens ont doublé, parfois triplé, avec des écarts intrajournaliers dépassant 400 €/MWh entre les heures creuses et les pointes du soir.

Paradoxalement, c’est aussi la période où le solaire a joué un rôle d’« amortisseur ». Juin 2025 a établi un record de production photovoltaïque dans l’UE, à ~45–45,4 TWh, et le solaire est devenu pour la première fois la première source d’électricité du mois (22,1% du mix), devant le nucléaire. Ces volumes, concentrés à la mi-journée, ont stabilisé l’approvisionnement aux heures les plus chaudes, quand la climatisation tire la demande, limitant les risques de délestage.

Les tensions se sont néanmoins déplacées vers les pointes du soir, quand la production solaire décroit alors que les besoins restent élevés, d’où des spreads records et un signal prix très fort pour le stockage (batteries, STEP) et la flexibilité de la demande (pilotage industriel, tarification dynamique, recharge décalée des VE). Ember souligne que ces épisodes, appelés à se multiplier avec le réchauffement, renforcent l’urgence d’investir dans des solutions de flexibilité « propres » et dans des réseaux plus résilients.

Sur le terrain, l’impact a été hétérogène : l’Espagne a enregistré les hausses les plus marquées, jusqu’à +14% de consommation quotidienne au pic de la canicule, tandis que l’Allemagne et la France ont vu leurs pointes grimper nettement, mettant les opérateurs en vigilance renforcée. Ces observations confirment que le Sud et l’Ouest de l’Europe, plus dépendants de la climatisation estivale, sont en première ligne.

Le bilan provisoire offre un double enseignement. D’abord, l’abondance solaire en journée devient un atout macro-systémique, capable d’absorber des hausses soudaines de demande. Ensuite, le talon d’Achille demeure les heures sans soleil, où le système a besoin de capacités pilotables bas-carbone et de flexibilité pour éviter l’envolée des prix. Pour y répondre, Ember recommande d’accélérer le déploiement du stockage, d’adapter les règles de marché (valeur des services systèmes, signaux horaires) et de renforcer les interconnexions, afin de lisser les pics et mutualiser les excédents. 

En clair, la canicule 2025 n’a pas fait vaciller les réseaux européens, grâce à un solaire record ; elle a surtout rappelé l’urgence de muscler la flexibilité pour tenir bon… quand le soleil se couche.

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